Sans redressement industriel point de sortie possible du cercle vicieux qui plonge aujourd’hui la France et les Français dans le plus grand désarroi. Et sans une réorientation de l’Europe autour de l’intérêt bien compris des Etats qui la constituent, pas de perspectives de croissance, d’emploi et de solidarité à la hauteur des attentes de ses peuples.
Vouloir concilier l’efficacité économique et la justice sociale n’est pas, en soi, une mauvaise orientation. Mais sa déclinaison sous la forme du pacte de responsabilité assorti d’un ajustement en faveur du pouvoir d’achat des plus modestes par une baisse des cotisations et des impôts des salariés nous laisse quelque peu sceptique. Surtout quand cette annonce du président Hollande s’accompagne d’un cap d’économie budgétaire dans la logique des engagements européens adoptés en début de quinquennat.
On pourra bien rétorquer qu’il s’agit là d’une inflexion de la politique en faveur de la justice sociale et que des secteurs comme la santé, l’éducation ou la sécurité seraient – aux dires du président Hollande – préservés de cette purge des services publics auxquels nos concitoyens restent pourtant très attachés.
Par delà le discours présidentiel, on attend du premier ministre une traduction politique d’engagements au service de la Nation par une équipe animée d’un esprit de salut public. Faute de quoi les Français ne manqueraient pas d’amplifier leur rejet d’une politique de gribouille dès les prochaines échéances électorales : celles de l’élection de députés de notre peuple au parlement européen.
Cette élection qui suit sera de toute façon l’occasion d’une clarification politique sur la nécessaire réorientation de cette Europe libérale. Notre région du monde concentre des atouts importants. Elle ne doit plus s’abandonner dans une mondialisation libérale qui trouve ses chantres et ses fers de lance au sein même de nos prétendues élites. C’est elles qui fixent la doxa d’une politique dont on connait les effets ravageurs en France, sur les plans économiques et sociaux.
La sortie de l’euro fort et le retour à une politique européenne de croissance et d’emploi suppose en effet un tournant radical qui va bien au-delà de timides annonces…
X.D